Ça fait déjà presque deux ans depuis mon retour de cette expédition. J’ai eu besoin de prendre du temps pour bien réfléchir à tout ce qui s’était passé pendant cette aventure.
Un projet de cette envergure et qui m’a demandé près de sept années de préparation m’a nécessairement transformé. Après avoir vécu l’amertume de ne pas m’être rendu au sommet et surtout le sentiment d’avoir échoué au niveau humain, je peux maintenant voir un peu plus clair.
Voici mon bilan :
1. 1. La planification matérielle et logistique était impeccable = A+
2. 2. La préparation physique = A+
3. 3. Le choix des partenaires = Échec
Évidemment, Éric, mon partenaire de montagne pour la vie, était mon meilleur allié et nous nous sommes entendus à merveille comme d’habitude.
Alain et Sylvain se sont greffés à notre équipe pour faire alliance avec nous afin de mettre nos efforts en commun pour gravir cette montagne. L’idée était bonne à la base. J’étais tellement emballé et je tenais tellement à y aller que je n’ai pas tenu compte des nombreux avertissements venant de mes amis grimpeurs et des gens qui me connaissent depuis des années. Tous étaient d’avis que ni Alain ou Sylvain n’avait l’expérience ou les compétences pour s’attaquer à un tel sommet.
C’est malheureusement seulement une fois rendu au Népal que je me suis ouvert les yeux. Il était un peu trop tard pour faire marche arrière. Heureusement, rien de catastrophique n’est arrivé sur la montagne. J’ai eu très peur à plusieurs reprises, les Népalais étaient très inquiets, mais nous sommes tous revenus sains et saufs. J’endosse l’entière responsabilité.
J’ai perdu deux amitiés que je regretterai toujours.
J’en tire une grande leçon : peu importe l’ampleur du projet, le temps investi ou même l’argent, je vais toujours tenter de prendre du recul pour mes prochaines expéditions et écouter un peu plus les gens qui m’aiment afin d’éviter de refaire cette erreur.
Merci à ceux qui m’ont encouragé dans cette grande aventure et merci à mes partenaires qui m’ont fait grandir.
Au plaisir
Manu
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